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Camille (80 ans) et DIVERTO : une histoire qui se termine ?

Camille 80 ans n’aime pas Diverto.

Depuis plus de 40 ans que j’opère dans le marketing direct et la VPC, la réception du TV MAG avec mes DNA du vendredi a toujours été un moment incontournable pour prendre le pouls du marché.

Le pouls du marché

Les annonceurs qui étaient présents et dont la publicité comportait un coupon réponse ou un numéro de téléphone, travaillaient déjà avec ITL. Et pour ceux qui nous étaient inconnus, nous les appelions dès le lundi. Bon nombre d’entre eux opéraient déjà ce qu’on appelle aujourd’hui le multicanal. Ils consacraient une partie de leur budget de recrutement (pardon, « acquisition ») sous forme de location d’adresses chez ITL et communiquaient en presse, dans TV Mag entre autres.

Une fois traités, transformés, et la vente conclue, les adresses issues de ces coupons intégraient des fichiers, forcément très qualifiés. Ces mêmes fichiers étaient ensuite échangés ou loués par notre intermédiaire, tiers de confiance, à des partenaires non concurrents. Or ces partenaires étaient bien souvent aussi des annonceurs de TV MAG et les bénéfices de la monétisation de leurs adresses servaient à financer de nouvelles campagnes presse. Un sacré cercle vertueux !

J’utilise l’imparfait car TV MAG, du moins dans sa configuration et avec son puissant tirage initial de 3.7 millions d’exemplaires n’existe plus depuis que la PQR a dénoncé le contrat avec son éditeur, le groupe Figaro.  Un nouveau TV Magazine a été relancé. Il est désormais diffusé uniquement par Le Figaro, Le Parisien et Le Républicain de l’Essonne. La PQR et ses poids lourds EBRA, Ouest-France a lancé de son côté DIVERTO avec un tirage qui reste autour de 3 millions d’exemplaire. Oui mais voilà, l’accueil qu’a réservé à DIVERTO Camille, le tonton de Karine abonné au Républicain Lorrain, comme celui de ma tata Germaine abonnée aux DNA m’a franchement inquiété 

  • -Je ne m’y retrouve plus »
  • -C’est écrit trop petit »  
  • -Je n’ai rien à faire de Netflix, ou de Paramount +, je ne regarde que la télé » (sic)            

Bon, on peut comprendre Camille, mais on peut aussi comprendre l’équipe qui a réalisé ce magazine. On ne va tout de même pas faire un magazine pour les seniors…de plus de 80 ans.

Mais ce qui m’a aussi interpellé, c’est que depuis un mois que j’observe les pubs de marketing direct qui paraissent dans DIVERTO j’ai eu beau chercher, je n’y ai retrouvé que très peu de sociétés qui y annonçaient auparavant. Et pourtant la moyenne d’âge des lecteurs PQR « papier » se rapproche inexorablement de l’âge de Camille et vu leur fidélité il y a de grandes chances que bon nombre d’abonnés l’atteignent.

J’espère me tromper pour elle et revoir rapidement mes annonceurs préférés dans le supplément TV de la puissante PQR. Que ce sentiment ne soit pas celui d’un flop annoncé. L’avenir me le dira.  Et si Camille et Germaine étaient à eux seuls, représentatif d’un immense segment de marché qu’on appelle les «seniors illectronisés » qui préfèrent simplement lire les infos sur du papier plutôt qu’en ligne ? Car ils ne sont justement pas en ligne et ne le seront jamais. Une population qui échappe aux GAFA et que Centre France, EBRA, Rossel, Sipa Ouest-France, Sud-Ouest ou La Dépêche du Midi devraient choyer plutôt que dérouter.

J’ai l’impression qu’avec cette affaire la PQR a un peu jeté le bébé avec l’eau du bain. Et même à 80 ans, un bébé ça a l’avenir devant soi et ça reste un consommateur pour bien des choses ! Maintenant, derrière ces lecteurs de DIVERTO, il y a aussi de la data bien qualifiée. Et les éditeurs de la PQR seraient bien avisés de s’en servir.

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